Pélérinage 2007 au Bénin:
Musulman béninois, et pas fier de l’être…
Arimi CHOUBADE
Ils peuvent
enfin se mirer dans leurs tours scintillantes entièrement recouvertes de
carreaux sanitaires. En attendant la compétition de démonstration de fortune à
l’occasion de la prochaine tabaski : boubous cousus en fil d’or,
extermination en série de moutons, orgies, bombances. Tant pis si quelques
milliers de coreligionnaires n’ont pu accomplir le rite du Hadj 2007. Ce ne
serait ni la première ni la dernière fois. A chaque édition son imbroglio. Cela
aurait été pire comme en 2005 où les pèlerins se sont envolés pour un bref
séjour à Douala au Cameroun avant de revenir au Bercail sans jamais fouler le
sol de
Il
existe certainement des musulmans au Bénin. Mais une communauté
musulmane ? J’en doute. Le clergé est abandonné à quelques demi lettrés
qui ne retiennent du Coran que les archaïsmes et l’obscurantisme de l’époque de
sa révélation. Mélangeant à dessein le culte et la culture où le lucre prime
sur toute autre considération. On se demande quelle est la version des
écritures saintes qui commande que le musulman ne vive sa foi que par sa
capacité à choquer les esprits à travers l’arrogance et l’opulence.
Une
vision bien béninoise de l’Islam fait du musulman celui qui gaspille son
argent, se construit une mosquée à domicile, excelle en prodigalité. Une foi
qui ne se vit qu’en individuel. Ce qui tient lieu de clergé ne s’illustre que
dans la sous-traitance et l’adoubement des sources de profit au détriment de la
protection des intérêts moraux d’une communauté. A l’image de ces guerres de
préséance au sujet de l’organisation des prières de soutien au gouvernement ou
de séance d’intersession pour la tenue de la rentrée scolaire dans les mosquées
pendant que l’observance d’un des piliers de la religion de Mohamed est
sérieusement menacé.
La
pierre ne peut pas être jetée aux agences de collecte de pèlerins.
L’organisation du hadj a indubitablement un côté business. L’Islam est
d’ailleurs l’une des rares religions à s’affranchir de l’hypocrisie vis-à-vis
des rapports avec l’argent. On peut dire qu’elle est née dans le commerce. Sans
la fortune de la veuve commerçante Khadîdja, le prophète lui-même n’aurait pas
bénéficié des opportunités qui lui ont permis de propager les écritures saintes
sur une si grande échelle. Mais de là à instituer l’escroquerie autour d’un
rituel de la portée du Hadj ?
C’est
de la responsabilité des pouvoirs publics de constater que les musulmans du
Bénin n’existent pas en communauté digne de ce nom, et qu’il urge de les
organiser. Pas dans le sens de la clientélisation systématique. L’Etat français
l’a bien fait. Les jours de fêtes islamiques fériés, les congés accordés à des
fonctionnaires pour cause du Hadj, les réservations de sites pour implantation
de lieux de prière musulmane à l’occasion des opérations de recasement sont
autant de raison qui autorisent l’Etat du Bénin à mettre la holà.
En
attendant, toute la lumière doit être faite sur le fiasco 2007 malgré
l’implication personnelle du chef de l’Etat. Du choix de la mystérieuse
compagnie « Bénin Littoral » inconnu au bataillon au refus de
recourir à d’autres compagnies dès l’apparition des premiers blocages en
passant par la responsabilité des organisateurs vis-à-vis des pèlerins qui se
sont déjà acquittés des droits, l’apurement du traumatisme subi par les
victimes du fiasco.
Au nom
du devoir de compte rendu !
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