Philippe Troussier, pressenti sélectionneur du Bénin :
8 nov. 2007
Que ce soit clair !
Si
la tendance se confirme dans les jours à venir, c’est le "sorcier
blanc" qui s’occupera de coacher l’équipe nationale du Bénin, après avoir
notamment dirigé les équipes du Nigeria, du Burkina Faso, de l'Afrique du Sud
ou du Maroc. Qualifié pour la deuxième fois de son histoire pour la prochaine
Coupe d'Afrique des nations, le Bénin est placé dans le groupe le plus relevé
de la CAN 2008
(au Ghana du 20 janvier au 10 février) avec le Nigeria, la Côte d'Ivoire et le Mali.
Mais loin de se réjouir, ce n’est pas l’entraîneur français qui fera sortir le
Bénin de ce groupe. Même l’esprit de la gagne affiché par le onze national
depuis quelques temps, semble trop juste face à ces grands pays du ballon rond.
Les autorités sportives béninoises ainsi que la population croient trop souvent
au miracle. Et ce miracle, pour eux, ne peut se réaliser que par un Français.
Je n’ai franchement rien contre les Français mais j’estime que tant que les
Africains en général et les Béninois en particulier n’auront pas à se
désinhiber et à se débarrasser de leur complexe d’infériorité ainsi que de leur
manque de confiance, on n’arrêtera jamais de croire que ce sont seulement les
occidentaux qui ont le monopole de la connaissance et de la compétence.
L’histoire retiendra que le Togo, petit pays de l’Afrique de l’Ouest, n’a pas
eu recours à un «sorcier blanc» pour se qualifier aussi bien pour la coupe
d’Afrique des Nations que pour la coupe du monde 2006. Mais il a suffi que ce
même Togo se débarrasse de son nigérian Stephen Keschi pour se voir ridiculisé
en coupe du monde. L’argument des autorités béninoises selon lequel «Le recrutement de ce technicien français permettra
d’impulser une nouvelle méthode de technique aux joueurs béninois afin qu’ils
soient à la hauteur de leurs adversaires du groupe B, qui sont des habitués de la Coupe d’Afrique des Nations
de football», ne convainc personne. Il ne s’agit que d’un
gaspillage inutile des sous des contribuables béninois. Ce n’est pas haïr ou
maudire son pays que de dire que le Bénin n’a aucune chance de se sortir des
griffes de la Côte-d’Ivoire,
du Mali ou encore du Nigéria. Il s’agit simplement d’une analyse réaliste qui
traduit un fait : il y a rarement eu de génération spontanée en football. Les
pays qui se retrouve dans le même groupe que le Bénin ont toujours travaillé et
on créé des conditions techniques pour le développement du sport foot dans leur
pays. C’est n’est pas en lançant brusquement et maladroitement un avis de
recrutement des joueurs béninois à travers le monde ou encore en procédant à la
nomination d’un sélectionneur français qu’on arrivera à redorer, comme par
enchantement, le blason du football béninois longtemps ignoré et bafoué. Le
Bénin n’a pas besoin d’un sélectionneur étranger d’autant que Wabi Gomez,
modestement rémunéré, qui sera malheureusement relégué au poste d’entraîneur
adjoint, fait déjà du très bon travail. Qu’on se le dise clairement, le Bénin
ne passera pas sa poule et c’est en revanche Philippe "Omar"
Troussier qui en fera les frais. Le Bénin n’est qu’un cadeau empoisonné et
grand coach qu’il est, il devrait normalement décliner cette offre dangereuse.
Mais la politique de la force de l’argent que pratique Yayi Boni ne laisse
personne indifférent. Philippe Troussier pourra s’en mettre plein les poches
avant d’être honteusement et lamentablement remercié au lendemain de la coupe
d’Afrique. Que ce soit clair !
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