Privatisation de l’outil industriel de la Sonapra :
Le Dac de Koupaki dévoile le complot du
gouvernement contre les travailleurs
21 septembre 2007 -Les travailleurs de la
Sonapra ont organisé hier 20 septembre 2007 une marche
pacifique sur le ministère d’Etat, chargé de la prospective, de l’économie, du
développement et du suivi de l’action publique pour protester contre leur non
implication dans le processus de cession de l’outil industriel de leur unité de
production. Ce mouvement de dénonciation leur a permis de toucher du doigt le
complot que prépare le gouvernement du Dr Boni Yayi contre eux. Le dossier
relatif à la privatisation de l’outil industriel de la Sonapra commence par
révéler au grand jour sa vérité. Les travailleurs de la Sonapra ont découvert hier
un pan de cette vérité à travers les déclarations faites par le représentant du
ministre Pascal Iréné Koupaki qui est venu recevoir leur motion de
protestation. Contrairement à ce qui a été servi jusque-là à l’opinion
publique, c’est le partenaire privé qui sera retenu après l’avis d’appel
d’offres qui décidera du sort qui sera réservé aux travailleurs de la Sonapra. En clair,
entre les intentions du gouvernement et la réalité, il y a un grand fossé dans
lequel les travailleurs de la
Sonapra pourraient tomber facilement, s’ils manquaient de
vigilance. Quand bien même ils le soupçonnaient, ils ont eu hier l’occasion de
voir sa profondeur. Le représentant du ministère de l’économie qui a reçu la
motion lue par les travailleurs au terme de leur marche pacifique, a dévoilé le
complot que le gouvernement ourdissait contre les travailleurs de la Sonapra. Ces
déclarations sont d’ailleurs sans équivoque. Le secret est désormais dehors.
M. Dieudonné Assogba, Directeur adjoint du cabinet du ministre Pascal Iréné
Koupaki, délégué pour venir recevoir les travailleurs a dévoilé au grand jour
ce que le gouvernement a jusque-là caché aux travailleurs de la Sonapra en refusant de les
associer au processus de cession de l’outil industriel de leur unité de
production. « Je note avec satisfaction que nous sommes sur les mêmes
longueurs d’ondes. Je note que les agents de la Sonapra sont bien motivés
pour travailler. L’élément le plus important pour vous est le volet social qui,
selon vous, aurait été négligé. La gestion de ce dossier est à votre sens,
faite de manière opaque. Je vous rassure que le volet social de la
privatisation de la Sonapra
n’est pas ignoré. Le partenaire privé qui sera retenu après l’appel d’offres
pourra continuer les discussions avec nous et en votre présence. Toutes ces
informations sont déjà disponibles au niveau de votre ministère de tutelle (le
Maep). Je vous annonce par ailleurs que le Chef de l’Etat est disposé à vous
recevoir. Je voudrais vous appeler à la sérénité et au calme puisque toute œuvre
ne peut se faire sans la paix ». Voilà qui est donc désormais clair. La
vie des travailleurs de la
Sonapra sera dans les mains du repreneur principal des dix
usines qui composent l’outil industriel à céder. Les propos de
M. Dieudonné Assogba, Directeur adjoint du cabinet du ministre Pascal
Iréné Koupaki ont été pompeusement boudés par les travailleurs. C’est aux cris
de « Koupaki Héélou éé ! Boni Yayi au secours ! » qu’ils
sont exigé entre autres, à être associés au processus de privatisation de
l’outil industriel de la
Sonapra et que les discussions relatives au volet social
soient faites avant l’avis d’appel d’offres et non après, comme l’a signifié
M. Dieudonné Agossou. Visiblement au sein du gouvernement, tout est mis en
œuvre pour asphyxier les travailleurs de la Sonapra qu’on considère comme des nourrissons.
Gestion opaque
La gestion opaque tant dénoncée par les travailleurs est
désormais manifeste. Les révélations faites par le Directeur adjoint du cabinet
du ministre Pascal Iréné Koupaki le confirment à bien des égards. A aucun
moment en effet, les ministres Pascal Iréné Koupaki et Roger Dovonou qui
savaient que c’est après l’appel d’offres que le partenaire privé engagera les
discussions relatives au volet social du processus de cession de l’outil
industriel de la Sonapra
n’ont jamais avisé les travailleurs. C’est en toute responsabilité qu’ils ont
choisi de cacher aux travailleurs de la Sonapra ces informations très importantes
relatives au volet social du processus. Cette attitude justifie d’ailleurs
l’inquiétude des travailleurs qui rejettent d’avance les résultats qui seront
issues du dépouillement du 24 septembre prochain et exigent la reprise du
processus de cession de l’outil industriel de la Sonapra sous la forme d’un
appel d’offres international, avec la participation des travailleurs aux
travaux. Tout en réaffirmant d’ailleurs leur disponibilité au dialogue, les
travailleurs de la Sonapra
souhaitent d’ores et déjà l’implication personnelle du Chef de l’Etat dans le
processus afin d’éviter des grincements de dents. Notre combat, a dit un des
responsables syndicaux n’est pas de nous opposer à la privatisation de la Sonapra, mais d’éviter que
l’argent de la Sonapra
serve à acheter la
Sonapra. Voilà qui interpelle donc le patriotisme et la responsabilité
du Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi. La longue marche contre la corruption qu’il
a engagée aura tout son sens, s’il accepte enfin de se pencher sur ce dossier
jugé opaque.
Affissou Anonrin