PROPOSITION DE LOI SUR LES RÈGLES GÉNÉRALES
Les grandes innovations de la loi
L’Autre Quotidien - Les députés de la 5ème législature se pencheront ce
jour en plénière sur la proposition de loi sur les règles générales introduites
récemment au parlement pour corriger les insuffisances de la loi en vigueur.
Cette nouvelle loi a un champ d’application qui touche à la désignation des
membres des conseils de village et de quartier de ville.
Usant de leur
prérogative constitutionnelle, les députés de la Majorité ont introduit
une proposition de loi sur les règles générales et les règles particulières sur
l’élection des membres du conseil communal et municipal et l’élection des
membres du conseil de village et quartier de ville. Les deux propositions de
loi ont fait l’objet de profondes réflexions qui ont abouti à un toilettage du
code électoral. Le rapport qui est issu des travaux en commission sur la loi
portant règles générales sur les élections en république du Bénin présente des
innovations.. Au nombre des raisons qui sous-tendent cette modification du code
électoral, il y a le souci de minimiser le coût des élections et de rendre les
élections plus transparentes et plus crédibles. La non informatisation des
listes électorales, les difficultés liées au vote des Béninois de l’extérieur,
la lenteur dans la transmission des résultats et la proclamation tardive de
ceux-ci , la non application effective des sanctions ( peines et amendes)
prévues par la loi sont autant de tares qui handicapent le processus électoral
du Bénin. Des leçons ont été donc tirées des consultations passées. Tous ces dysfonctionnements
ont rendu nécessaire une relecture des textes électoraux en vue d’une
amélioration du système électoral. Les innovations proposées par les membres de
la commission des lois modifient fondamentalement la structure de la Commission électorale
nationale autonome(Cena).
De 25 membres, la commission des lois, de l’administration et des droits
de l’homme a proposé à la plénière une Cena de 13 membres dont 2 seront
désignés par le chef de l’Etat, 9 par l’Assemblée nationale, un du SAP/Cena en
l’occurrence le secrétaire administratif permanent et un de la société civile.
Concernant le maintien de la société civile, dans la CENA, les débats ont suscité
beaucoup de polémiques. Tandis qu’un groupe de députés optait pour l’écartement
de la société Civile, d’autres par contre ont rappelé les jurisprudences de la Cour constitutionnelle en
souhaitant que la société civile ait sa place au sein de la CENA . Les débats ont permis
aux députés de concéder à la société civile le rôle que la Commission nationale
des droits de l’homme jouait dans la Cena. Etendant la notion de la société civile aux
religieux, chefferies, associations socio professionnelles et de développement,
les organisations non gouvernementales et les fondations, les députés ont argué
de l’absence d’un organe représentatif de l’ensemble de ces composantes de la
société civile. La commission a donc proposé que le président du Conseil
économique et social convoque la réunion en vue de la désignation des
représentants de la société civile. Aussi le bureau de la Cena est désormais passé de 7
à 5 membres élus en tenant compte de sa configuration politique. Dans cette loi
le rôle des Commissions électorales communales est renforcé et ils jouent
maintenant le rôle que les Cea jouaient. La nomination des membres des bureaux
de vote est désormais du ressort des Cec alors que dans l’ancienne loi, c’est la Cena qui nommait ces membres
proposés par les partis politiques légalement constitués. Toujours dans la même
logique, le nombre des membres des Cea a été revu à la baisse tandis que la
durée de leur mission ne sera que de 3 semaines.
En
outre, cette proposition de loi prévoit que chaque membre de Cea signe avec la Cena un contrat de travail
temporaire. Ce contrat ne peut avoir une durée supérieure à 3 semaines selon
l’article 43 de la loi. Une autre innovation porte sur la déclaration des
candidatures. Désormais le texte prévoit qu’ avant d’aller à une élection , il
faut présenter un quitus fiscal, attestant que le candidat est à jour avec le
fisc ou à défaut une attestation d’exonération et d’un certificat délivré par la Cour Suprême,
attestant qu’il a satisfait aux obligations de la loi relative à la production
des comptes prévisionnels de campagne pour les dernières élections auxquelles
il a pris part. Aussi est-il interdit à tout parti politique ou à tout individu
prenant part à une élection de village ou de quartier de ville d’engager pour
la campagne électorale par lui-même et /ou par une tierce personne plus de 100 000 F cfa de dépenses
par candidat. Pour finir la nouvelle loi propose un renforcement des peines et
sanctions afin de décourager les fraudeurs et les fauteurs de trouble.
Fortuné
AGUEH