Qualification du Bénin à la CAN 2008 au Ghana :
Yayi Boni en fait son fonds de commerce
Il
est de plus en plus regrettable de voir que le Chef de l’Etat béninois fait
tout pour surfer sur la victoire et la qualification de l’équipe nationale pour
la coupe d’Afrique des Nations. Comment peut-on interpréter les agitations de
Yayi Boni subitement prompt à aller au stade, prompt à organiser des
méga-concerts de musique pour soutenir les écureuils et surtout prompt à se
rendre à l’aéroport pour accueillir les joueurs. Yayi Boni exagère et personne
n’a le courage de le rappeler à l’ordre. Avec toutes ces manœuvres sournoises,
Yayi Boni veut détourner les Béninois de leurs dures réalités quotidiennes. On
veut leur faire croire que la réussite actuelle mais non inédite de l’équipe
nationale de football est l’œuvre du gouvernement dit de changement.
Heureusement d’ailleurs que ce n’est pas la première fois que l’équipe nationale
se qualifie pour la Coupe
d’Afrique des nations, sinon, Yayi Boni nous ferait voir ou entendre toutes les
incongruités politiciennes et religieuses. Il est bien capable de dire que les
Ecureuils vont gagner la coupe d’Afrique par la « grâce de Dieu ». Pour une équipe qui se qualifie en dernier
jour des éliminatoires par la règle du «meilleur deuxième», il vaut mieux ne
pas risquer à faire trop tôt des pronostics pour la compétition continentale en
question. En tant que Béninois, on ne peut pas, a priori, être opposé à la
victoire de son équipe nationale mais dès lors que les politiciens commencent à
se servir de cette victoire pour se faire une santé politique auprès des
populations qui vivotent, cela devient ridiculement ignoble et immoral. Avec
Yayi Boni, tous les moyens sont bons pour se faire une image, tous les moyens
sont bons pour faire la propagande gouvernementale, tous les moyens sont bons
pour être en première ligne dans les médias. Au lieu de se préoccuper de mettre
en application les différents projets alléchants qu’il a promis aux Béninois,
il ne fait que s’attarder sur des détails parfois insignifiants et qui relèvent
du domaine de compétence de ministres ou de collaborateurs. Avec tous les
moyens financiers mis à contribution pour organiser tel ou tel spectacle
officiellement dit «en l’honneur des
Ecureuils», on aurait fait beaucoup d’autres choses pour améliorer
le quotidien inexorablement difficile des Béninois. Yayi Boni, pour une simple
qualification de l’équipe nationale du Bénin à la CAN 2008, n’avait pas besoin
de faire tout le tapage médiatique observé avant le match contre la Sierra Leone.
L’accueil personnel et en fanfare du Onze national par le Président est
profondément inutile et injustifié. C’est même une honte à l’échelle gouvernementale.
Les Béninois exultent peut-être de joie en ce moment, mais le temps de
l’euphorie de la qualification passera et il va falloir se remettre dans la
réalité de vie quotidienne. Yayi Boni sera à coup sûr dans le viseur de tout le
monde car il devra rendre des comptes. Avec une croissance annoncée de 6%, Yayi
devrait avoir honte de faire tout le folklore qu’il ne cesse de faire. Le
paradoxe de ce pays sous l’ère Yayi, c’est que les ministères n’ont même pas de
sites Internet alors l’organe chargé de la propagande du chef de l’Etat en a
un. Inacceptable. Yayi Boni ne pense qu’à lui et à son image. Le moment viendra
où on lui rappellera qu’il avait promis une croissance à deux chiffres aux
Béninois et on verra bien ce qu’il aura à répondre.
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