"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Stratégie politique du pouvoir :


26 novembre 2007 - La Presse du Jour

Des inquiétudes pour les députés Saley et Dayori

S'il y a deux hommes politiques qui sont aujourd'hui véritablement menacés, il s'agit sans aucun doute des députés Antoine Dayori et Issa Salifou. Les mois à venir risquent de leur être très difficiles parce que le changement est décidé à les anéantir à tout prix.

Les jours à venir s'annoncent difficiles pour Antoines Dayori et Issa Salifou ! Pour le premier les signes annonciateurs de son malheur se font de plus en plus perceptibles. Une histoire de moeurs évoquée déjà par certains journaux. Nous n'en dirons pas plus simplement parce qu'au-delà des commentaires et des déclarations des uns et des autres, aucune preuve n'est jusque-là exhibée pour confirmer les faits mis à la charge du député par certains. Or dans le cas d'espèce, seul le flagrant délit peut permettre de tirer une quelconque conclusion. Cependant, les dernières informations recueillies font état de ce que certains hommes du changement et pas des moindres veulent pousser le chef de l'Etat à se saisir de ce dossier pour en faire un flagrant délit. On avait même évoqué la possibilité de prendre l'honorable aussitôt arrivé à l'aéroport de Cotonou puisqu'il était en mission à l'étranger. Finalement ce n'était que du vent. Selon certaines indiscrétion, il s'agit de se saisir de cette affaire pour destabiliser Dayori et permettre aux forces politiques de l'Atacora qui entourent le chef de l'Etat de pouvoir se comporter désormais comme en territoire conquis. En effet, s'il est vrai que par rapport au dossier évoqué, seule la justice pourra nous situer, il n'en demeure pas moins vrai que, politiquement, Antoine Dayori constitue un os dur dans la gorge de Boni Yayi. Toutes les tentatives pour le contraindre à rejoindre les rangs des forces Cauris sont demeurées vaines. A plusieurs reprises, le patron de Force Espoir a ouvertement dit non à tous ceux qui ont entrepris une telle démarche en sa direction. Un « niet » que Boni Yayi a du mal à digérer. Il va sans dire que la moindre occasion pour le ramener à la « raison » sera exploitée à fond d'où l'inquiétude de ceux qui sont dans le secret des informations.

Réduire le pouvoir financier de Saley

L'autre député sérieusement menacé par le changement est Issa Salifou. Il y a une semaine, il était reçu en audience à Parakou par le Chef de l'Etat avec son alter égo Rachidi Gbadamassi. Mais cela n'enlève rien à la réalité. Boni Yayi veut anéantir financièrement Issa Salifou pour pouvoir le contraindre à rejoindre les rangs Fcbe aussi. La preuve est la gestion faite du dossier Gsm. De tous les opérateurs Gsm celui qui est le plus lésé aujourd'hui est bien Bell Bénin. Pourtant, il s'agit d'un opérateur économique béninois donc supposé bénéficier des meilleures conditions possibles comme cela se passe d'ailleurs sous tous les cieux. Depuis que Bell Bénin a payé les 15 milliards de francs, la tension a baissé et le gouvernement semble avoir mis de l'eau dans son vin. On ne sait plus qui a payé, qui ne l'a pas fait. C'est désormais un silence de cimetière. Plus grave est que rien que pour Bell Bénin le gouvernement se permet de violer allègrement le protocole d'accord signé avec cet opérateur on ne sait dans quel but. En effet, l'article 6 du protocole d'accord dit ceci : « Le Gouvernement de la République du Bénin s'engage à accorder à Bell Bénin Communications une exonération des droits de douane sur les équipements, matériels et produits importés pendant une durée de trois ans à compter de la date de signature de la convention ». Le 12 septembre 2007, le Directeur général de Bell Bénin communications a saisi par écrit le Dg des douanes afin que, conformément aux dispositions de cet article 6 de la convention, on puisse lui permettre d'enlever ses marchandises importées pour étendre le réseau. Non seulement aucune suite n'a été donnée à cette correspondance, mais on a obligé Bell Bénin Communications à tout dédouaner. Les 29 octobre et 05 novembre 2007, les responsables de Globa Com ont saisi nos autorités pour le même motif et toujours conformément à l'article 6 du protocole d'accord qu'ils ont signé avec le gouvernement. Aussitôt, quitus leur a été donné, ce qui leur a permis de récupérer des tonnes d'équipements sans rien verser. Pourquoi GlobaCom et pas Bell Bénin ? La réponse est politique. Issa Salifou aussi ne veut pas aller se fondre dans les forces Cauris. Aujourd'hui, son parti constitue un gros problème pour Boni Yayi dans les régions de Malanville, Ségbana, Karimama, Kandi, Parakou et même Natitingou. Or, la réalité est bien là, pour Dayori comme pour Saley, que aller dans Fcbe signifie leur mort politique. Que d'ici à là des dossiers les concernant commencement par sortir, les Béninois ne devraient en être surpris.

Euloge Badou

 



26/11/2007
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