Suspension des réseaux Moov et Mtn :
Les pertes enregistrées par les deux opérateurs GSM, suspendus il y a quatre semaines, sont évaluées à plus de 5 milliards de francs, selon une source proche du dossier.
En quatre semaines de mise hors tension des réseaux Moov et Mtn par l'Autorité transitoire de régulation des Télécommunications (ART), l'activité économique a connu un repli important qui risque de grever les prévisions de croissance durant l'année en cours. Selon une source très proche du dossier, les pertes de chiffres d'affaires enregistrées sur les deux réseaux seraient de l'ordre de 5 milliards de francs Cfa. Ce chiffre ne prend même pas en compte les manques à gagner enregistrés dans les sociétés distributrices des produits de ces deux réseaux estimées à plusieurs centaines de millions de francs ainsi que les milliers d'opérateurs de cabines téléphoniques. Le chiffre des pertes globales de l'économie reste tout de même à préciser. Mais, l'addition sera sans doute très salée pour l'Etat béninois. En dehors des acteurs directs du secteur, les autres entreprises ont également enregistré des manques à gagner liés notamment aux pertes d'opportunités dues aussi bien aux pertes de contact de téléphoniques des partenaires qu'aux encombrements sur les réseaux des opérateurs GSM encore fonctionnels. Des régies publicitaires et des médias se trouvent également sevrés des commandes de ces deux opérateurs qui investissent abondamment dans les relations publiques.
La suspension a, en effet, montré les limites de ces deux opérateurs qui, quatre semaines après la décision de l'ART, peinent toujours à gérer le surplus d'abonnés qu'ils ont récupérés. Même l'opérateur public qui a annoncé des mesures d'extension de son réseau n'arrive toujours à assurer le flux de trafic drainer sur sa plate-forme. Certaines villes du pays seraient totalement coupées de téléphone, les populations n'ayant connu jusqu'à la suspension que les opérateurs Moov et Arreba. Les recettes fiscales n'en sortent pas gagnantes de ce black-out étant donné que ce secteur constitue une source de revenus pour le Trésor public en terme de devises gérées par les taxes prélevées sur les diverses activités émanant des GSM. Malheureusement, les négociations entre l'ART et les opérateurs ne donnent aucune lueur d'espoir, les deux parties pratiquant un dialogue de sourd. A l'allure où vont les choses, il y a lieu de redouter un départ probable des opérateurs ou un retrait pur et simple des licences, ce qui, dans l'un ou l'autre cas, aura des conséquences sociales dramatiques.
Vendredi, le gouvernement a ouvert le secteur à un nouvel opérateur GLOBAL COM qui a annoncé ses opérations commerciales dans soixante jours. Mais selon certaines spécialistes des GSM, il faut au minimum six mois pour un nouvel opérateur GSM pour lancer les opérations commerciales car il faudra louer un siège, l'aménager, recruter du personnel et les former, importer les équipements et les installer. Dans tous les cas de figure, les Béninois devront encore attendre des mois pour voir le bout du tunnel.
Gnona Afangbédji
13 Août 2007
A découvrir aussi
- Remise sous tension de Moov et MTN
- Nouvelle menace d’invalidation du bureau de la Cena :
- Après le rejet de son rapport:
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1364 autres membres